L'UMR Nutripass prendra fin au 31 décembre 2020 - Rendez-vous dans les UMRs Moisa et QualiSud

Les recherches de l’axe « Insécurité alimentaire et nutritionnelle Â» s’articulent autour de deux thèmes principaux :

1. L’étude des relations entre pauvreté, insécurité alimentaire et états nutritionnels au niveau des populations. Il s’agit de questions majeures et très actuelles en nutrition publique, totalement liées aux Objectifs 1, 2 et 3 de Développement Durable. Malgré des progrès indéniables réalisés ces dernières années, le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation reste anormalement élevé dans certains pays. Cette situation est le fruit de la récurrence de crises alimentaires dans les pays à risque, de l’impact de la situation économique mondiale, mais aussi des craintes liées aux changements climatiques et à l’accroissement de la population mondiale pour les prochaines décennies. Nos travaux portent sur la mise au point d’indicateurs proxys de diversité et sécurité alimentaire, et sur l’analyse des relations de ces derniers avec l’état nutritionnel des individus. Nous menons également des évaluations d’impact d’interventions dites « nutrition sensitive Â» dans différents contextes, et notamment d’opération s de transferts monétaires, stratégie de plus en plus prisée dans le contexte actuel de crises récurrentes.

2. L’étude du continuum nutrition maternelle – grossesse/poids de naissance – croissance du jeune enfant, selon une approche globale intégrant éléments nutritionnels, infectieux mais aussi environnementaux. Cette recherche davantage centrée sur l’individu concerne  la période des « 1000 jours Â» (de la conception de l’enfant jusqu’à l’âge de deux ans) ; période critique où se constitue le retard de croissance, dont les conséquences sont majeures en termes de morbidité, mortalité, développement physique et intellectuel de l’enfant, mais aussi en termes de productivité économique à l’âge adulte et d’une plus grande susceptibilité aux maladies chroniques liées à l’alimentation. Une grande part du retard de croissance est acquisein utero, d’où le rôle central du petit poids de naissance dans ce qu’on appelle la transmission intergénérationnelle de la malnutrition : les filles présentant un retard de croissance deviennent plus souvent des femmes adultes de petite taille, souffrant par ailleurs fréquemment de carences multiples, et donnent à leur tour naissance à des enfants présentant un retard de croissance intra-utérin. Cette approche dite « cycle de vie » montre l’importance d’agir très tôt – au moins pendant et si possible avant grossesse - pour espérer un impact durable des politiques de lutte contre la malnutrition.

Les programmes

Améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest: Comprendre le rôle des programmes de transferts sociaux

Notre équipe mène actuellement en Afrique de l’Ouest des recherches évaluant l’impact de stratégies de type transferts monétaires (conditionnés ou non) associés à des objectifs nutritionnels et comportant pour cela une composante à action plus directe et rapide. Nous menons également des évaluations plus globales incluant non seulement l’impact sur la santé et la nutrition mais aussi les procédures de ciblage, les stratégies de mise en Å“uvre, l’intérêt d’une conditionnalité associée au transfert, etc. Cette recherche a mené à la rédaction d’une concept note (+ lien), en collaboration avec le département Poverty & Health de l’IFPRI (International Food Policy Research Institute), et aux projets suivants :

Snack (Mali)

Le programme Snack (Santé Nutritionnelle à Assise Communautaire à Kayes) est piloté par le Programme Alimentaire Mondial (PAM Bamako) avec l’appui de l’UNICEF. Mis en place depuis 2011 dans 3 districts de la région de Kayes au Mali, le projet vise l’amélioration de la situation nutritionnelle des femmes et jeunes enfants sur la période cruciale des 1000 jours, en se basant sur des activités de dépistage/traitement des malnutritions aiguës et sur des actions de prévention. En 2014, le PAM a mis en place une nouvelle composante intitulée « Cash for Nutrition Awareness» (CNA), dans laquelle les femmes enceintes et allaitantes reçoivent un transfert monétaire conditionné par la fréquentation des centres de santé pendant la période des 1000 jours et/ou un supplément nutritionnel prêt à l’emploi pour leurs enfants entre 6 et 24 mois ; l’objectif étant de réduire le retard de croissance. Nutripass et l’IFPRI sont en charge d’évaluer le processus et l’impact et de la composante CNA, selon un protocole d’étude randomisé contrôlé et en utilisant une approche mixte combinant des enquêtes quantitatives et qualitatives.

Durée: 48 mois (à partir de juillet 2013)
Financement: Programme Alimentaire Mondial, Unicef et IFPRI
Coordinatrice Nutripass : Mathilde Savy
Autres membres Nutripass impliqués : Yves Kameli, Sonia Fortin et Yves Martin-Prével
Coordinateurs IFPRI : Agnès Leport et Amanda Zongrone 

Jigisémèjiri (Mali)

Le programme Jigisémèjiri (arbre de l’espoir) a été lancé en juin 2014 par le gouvernement du Mali. Son objectif est de réduire la pauvreté au moyen de transferts monétaires ciblés, de mesures d'accompagnement et de paquets nutritionnels préventifs auprès de 62 000 ménages répartis dans 8 régions du pays. L’IFPRI et Nutripass réalisent conjointement l’évaluation d’impact de ce programme dans 5 régions du Mali, selon un protocole d’étude randomisé contrôlé, et avec un focus particulier sur la consommation alimentaire, sécurité alimentaire, et diversité alimentaire des ménages, ainsi que sur la nutrition et le développement des enfants.

Durée: 24 mois (à partir de août 2014)
Financement: Unicef, Banque Mondiale
Coordinateurs: Melissa Hidrobo, Shalini Roy, Lieven Huybregts, IFPRI
Coordinateur Nutripass: Yves Kameli
Autres membres Nutripass impliqués : Mathilde Savy, Sonia Fortin et Yves Martin-Prével 

Transferts monétaires au Togo

Ce programme, mis en œuvre par le gouvernement du Togo avec l’appui de la Banque Mondiale et de l’Unicef, a pour objectif d’améliorer l’état nutritionnel et de santé des enfants ainsi que la protection de leurs droits, dans 5 préfectures du Nord Togo. Il consiste en un transfert monétaire mensuel destiné aux femmes enceintes et mères d’enfants de moins de deux ans, pendant la période des 1000 jours, associé à un paquet de services incluant la prise en charge de la malnutrition aiguë, le suivi de la croissance des enfants et des causeries sur les besoins et droits de l’enfant. Nutripass est en charge de i) l’évaluation de processus du programme, ii) l’évaluation d’impact du programme sur le bien-être de l’enfant, sa santé et son état nutritionnel et iii) l’analyse des coûts du programme.

Durée: 30 mois (à partir d’avril 2014)
Financement: Unicef, Banque Mondiale, Fonds Japonais
Coordinatrice Nutripass : Mathilde Savy
Autres membres Nutripass impliqués : Yves Kameli, Sonia Fortin et Yves Martin-Prével
Doctorante : Justine Briaux (ISPED, Bordeaux) 

Glofoods

GloFoodS (GLObal Food Security) est un métaprogramme lancé en juin 2014 par le Cirad et l’Inra.  Il propose une programmation de recherche sur une dizaine d’années, en rassemblant des chercheurs et ingénieurs de multiples disciplines autour d’une thématique commune : les transitions pour la sécurité alimentaire mondiale ( https://colloque6.inra.fr/lancementglofoods). L’UMR Nutripass participe à deux projets financés lors du premier appel à projets lancé par GloFoodS :

Salima

Le projet Salima (Sécurité ALimentaire des Individus des Ménages Agricoles) s’intéresse aux décisions  prises au sein des ménages agricoles pour l’allocation des ressources (temps, argent, produits, capitaux) et à l’impact de ces pratiques sur la sécurité alimentaire des individus du ménage. Le projet comporte une phase de valorisation de données déjà existantes au Burkina Faso, recueillies en 2010-11 sous la coordination de notre équipe, et deux phases de terrain au Nicaragua et à Madagascar. Les données recueillies dans deux provinces rurales du Burkina Faso ont permis d’étudier les relations entre l’insécurité alimentaire du ménage et la satisfaction des besoins nutritionnels des deux catégories d’individus vulnérables que sont les femmes en âge de procréer et les jeunes enfants.

Durée: 24 mois (à partir de juillet 2015)
Financement: GloFoodS (Global Food Security)
Coordinatrices SALIMA : Emmanuelle Bouquet et Sandrine Dury, UMR Moisa, CIRAD
Chercheurs Nutripass impliqués : Yves Martin-Prével et  Marie-Claude DOP
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Premedit

Premedit est une étude préliminaire pour la construction d’un projet collaboratif sur la sécurité nutritionnelle en zone méditerranéenne aride. Elle s’inscrit dans le prolongement du projet MEDINA ( https://www6.inra.fr/medina) dans lequel Nutripass pilote deux Work Packages, et qui explore la question des systèmes alimentaires en Méditerranée. Premedit propose une réflexion méthodologique pluridisciplinaire « nutrition-marketing-économie Â» visant à i) analyser la consommation alimentaire, la situation nutritionnelle et la qualité nutritionnelle de l’alimentation en zone méditerranéenne, (ii) proposer des produits permettant une meilleure couverture des besoins en tenant compte des populations spécifiques, (iii) proposer des politiques publiques visant à garantir la sécurité nutritionnelle et enfin (iv) évaluer les conséquences sur l’offre locale en lien avec les pratiques, ainsi que les échanges internationaux.

Durée: 24 mois (à partir de juin 2015)
Financement: GloFoodS (Global Food Security)
Coordinatrice: Sandrine Costa, UMR Moisa, CIRAD et INRA
Chercheurs Nutripass impliqués : Edwige Landais, Eric Verger, Yves Martin-Prével
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Nutrition de la mère et paludisme gestationnel précoce : quels effets sur la croissance fÅ“tale et la santé du nouveau-né ?

Ces recherches sont menées dans le cadre du projet RECIPAL (REtard de Croissance Intra-utérin et PALudisme) mené Ã  Sô-Ava au Sud-Bénin qui offre un cadre unique pour permettre de distinguer le rôle de l’état nutritionnel de la femme avant et pendant grossesse. Le volet nutrition de RECIPAL  permet d’étudier le rôle de l’alimentation et de l’état nutritionnel de la mère sur le déroulement et l’issue de la grossesse pour la santé tant de la mère que de l’enfant, avec un focus particulier sur la croissance fÅ“tale et la prise en compte de l'effet combiné du paludisme précoce, autre déterminant majeur de la croissance foetale.  La consommation alimentaire des femmes sera plus particulièrement étudiée dans un projet de thèse intitulé « Alimentation et nutrition avant et pendant la grossesse au Bénin : quelles conséquences sur la croissance fÅ“tale ?». 

Durée: 42 mois (à partir de juin 2014)
Financement: Agence Nationale pour la Recherche
Coordinatrice RECIPAL: Valérie BRIAND, UMR Merit, IRD
Volet Nutrition : Nadia Fanou-Fogny (Faculté des Sciences Agronomiques, Université d’Abomey Calavi), Agnès Gartner et Yves Martin-Prével, UMR Nutripass, IRD
Doctorante nutrition : Diane Djossinou-Monkotan (cotutelle UAC/UM)
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